MangaPlus, l’application lecture de la Shueisha qui recense à l’international les titres de leur magazine Weekly Shonen Jump et de leur service Jump+ commence à avoir quelques années en bouteilles. Si on peut lui reprocher une ergonomie tout juste correct, le service fait l’affaire sur toutes les plateformes où il se trouve. Surtout, ce sont ses titres qui captent l’attention. Evidemment, on n’est pas là pour parler de One Piece ou de Jujutsu Kaisen. J’aimerais surtout parler de quelques coups de cœur qui, en dépit de la visibilité du service, ne font pas assez parlé à mon gout.
Witch Watch
On commence doucement avec un manga déjà édité en France mais qui me tient tellement à cœur que je ne pouvais pas faire l’impasse. J’écris avec autant d’amour que de rage pour cette série qui mériterait une excellente adaptation animée.
Ecrit par un auteur qui a déjà confirmé à de multiples reprises son talent avec Sket Dance et Astra Lost in Space. Witch Watch est publié dans le Shonen Jump depuis 2021 et trouve chaque semaine une idée ingénieuse pour rythmer sa tranche de vie. La magie, celle de son héroïne, sert d’élément perturbateur pour créer des situations cocasses et amusantes mais ce sont surtout les personnages et leurs réactions qu’on retient.
Avec +150 chapitres à son actif, la série a aussi donné dans le sérieux de façon réussie avec du combat, du drame et quelques larmes. Ce n’est pas le sel du récit mais on sent que l’auteur sait faire de tout, en particulier en termes de développements de personnage. Il y a de bonnes chances qu’on se trouve dans le dernier gros tiers de l’oeuvre et qu’on ait droit ou non un jour à une adaptation animée, le manga sera toujours une bonne recommandation. A grignoter de temps en temps comme à avaler d’une traite.
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- Editeur Français : Soleil Manga
Gokurakugai
Plot classique comme pas possible. Je ne sais pas combien il existe de récits d’agences d’hommes à tout faire impliquant des monstres à taper. Pour autant, c’est le dessin qui donne toute sa grâce à l’histoire. On est clairement sur des sommets de talent inégalable, le genre à attirer au premier coup d’oeil. Avec un style aussi bon, les effets sur l’intrigue sont prenants. Les décors soignées servent à créer une ville mémorable, des designs et des personnages tout de suite identifiables. Quant aux combats et aux monstres, c’est la même chose : il y a de quoi ébahir la rétine. On est sur du déjà-vu qui le fait bien et qui n’ennuie pas avec des enjeux qui finissent par nous prendre. Avec une quinzaine de chapitres et une publication mensuelle, je ne sais pas où la série se dirige mais cette prémisse fait déjà office de très bon divertissement. Disponible en français chez Pika le 12 Juin 2024.
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- Editeur français : Pika
Shibatarian
Avec l’énergie des Battle Royale des années 2010, un soupçon horrifique et un auteur étrange, Shibatarian est pas mal en son genre. Tout le stress et les angoisses du récit reposent sur des façons de faire apparaitre un clône ou sa variante dans le coin de votre oeil. Avec un design très simpliste à la Saitama de One Punch Man, Shibata attire bizarrement l’œil avec sympathie alors qu’on a clairement affaire à des meurtriers de masse. Alors, comme ces nombreux battle royal qu’on a vu défilé chez Ki-OOn, ce n’est pas tout le temps très bon mais c’est suffisamment étrange pour qu’on ne l’ait pas vu ailleurs. Le casting principal composé de l’ancien meilleur ami de Shibata et d’une amie, a de quoi attacher un tantinet mais sans plus. Avec plus de 30 chapitres, le manga est déjà sur une deuxième partie et sans doute arc final. C’est parfois bête mais c’est surtout très prenant.
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gift of poison
Nouveau titre débuté en avril, gift of poison se démarque plutôt bien par son style et ses idées torturées. Un lycéen talentueux en arts en manque de moyens est surpris en train de voler de la peinture sous l’oeil d’un témoin. Le début d’un chantage angoissant pour notre héros qui va non seulement créer une pression infernale mais aussi de créer des issues inattendues et pas seulement négatives.
Gift Hisono n’est évidemment pas qu’un voleur et c’est ce qui crée l’attachement : il est têtu, ambitieux, un peu bizarre et même s’il est aussi très fier, il attire l’attention. Surtout c’est le travail de composition et les excellentes doubles pages qui achèvent de convaincre. Un avantage de Mangaplus, c’est que certains mangas publiés exclusivement en ligne se permettent des ajouts succints de couleur qui détonnent sur les pages noir et blanc. C’est une recommandation assez tôt dans la série mais qui a déjà de quoi plaire.
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Daddy & Buddy
Kaiju 8 a la côte mais Kaiju 8 nous a trahi. Présenté comme le récit d’un trentenaire qui part se battre contre des kaijus, on oublie finalement assez vite son âge et les conséquences qui vont avec pour n’avoir qu’un random héros de shonen.
Heureusement, Daddy & Buddy est là. Alors certes, on n’a pas le gigantisme de Kaiju 8, mais sa panoplie de monstres issues des craintes des enfants a de quoi effrayer. Surtout, notre protagoniste est père de famille et ça se sait tout le long. Le manga fait dans l’éducation des plus jeunes tout en rappelant que vieillir est inévitable. Le prime d’adulte au final ne dure pas très longtemps et celui d’un sportif ou d’un exterminateur de bestioles est encore plus court. Le récit reste celui d’un shonen ou il faut devenir plus fort pour défendre les plus faibles mais avoir des personnages tous adultes change un peu la donne. On les sent fragiles dans chaque combat, incroyables dans leur travail et dans leur vie de famille. Le manga débuté en septembre 2023 et est toujours en cours, continuant d’être agréable à lire autant par son style que par ses moments
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