stp l’hiver reviens – Bilan Hiver ’24

โ€ข

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L’hiver arrive ร  son terme et il est temps de faire le bilan de quelques unes des centaines de sรฉries qui ont dรฉvalรฉ nos รฉcrans. Non je rigole รงa fait dรฉjร  1 mois que l’hiver est fini. Au secours. On est en avril et on se croirait dรฉjร  en รฉtรฉ. J’en peux plus, il fait chaud. Ramasse-toi comme Fillon espรจce de foutu rรฉchauffement climatique. Et en plus, le printemps est lร , il est sympathique avec ses 50 suites de sรฉries qu’on attendait mais ce que c’est dur aprรจs l’hiver fantastique qu’on a eu.

Alors nous voici, pour le point final, larmes aux yeux, parรฉs ร  dire adieu ร  nos coups de coeurs et nos pรชchรฉs mignons. Ceci est notre requiem.

A Sign of Affection

Poyjo

Pas exactement un avis mais une recommandation. Dโ€™un cรดtรฉ, pour tout le travail quโ€™accomplit Yuyucow surย Sakugabooruย pour informer sur les coulisses de lโ€™industrie de lโ€™animation japonaise et dโ€™autre part, surย son article ร  propos dโ€™A Sign of Affection.

Article dans lequel Yuyucow se dรฉpasse et raconte autant de lโ€™inside quโ€™en donnant un avis sur la cinรฉmatographie et les dรฉcisions artistiques dโ€™A Sign of Affection. Et il y a de quoi dire vu les qualitรฉs impressionnantes quโ€™a รฉtalรฉ la production au cours des 12 รฉpisodes. On y apprend donc que la sรฉrie a bรฉnรฉficiรฉ de 4 ans de production (plutรดt rare) et quโ€™elle sโ€™est armรฉe dโ€™un rรฉalisateur dรฉvouรฉ ร  bien reprรฉsenter le langage des signes quitte ร  รฉcrire tous les storyboards de la sรฉrie. Vous en apprendrez plus sur le duo de mangakas ร  lโ€™origine de la sรฉrie. Des amies de longue date qui avaient mis leurs rรชves de cรดtรฉ avant de redonner leur chance au manga en travaillant ensemble. Surtout, et parce que cโ€™est le thรจme du site, vous lirez tous les efforts de mise en scรจne pour montrer la bravoure de cette hรฉroรฏne bien partie pour draguer le beau gosse cosmopolite. Ainsi que comment son monde est subtilement diffรฉrent entre les rรฉveils vibrants, les miroirs dans les couloirs ou encore les appels en visio.

Le travail et la collaboration quโ€™il y a eu afin de produire une histoire dโ€™amour passionnante qui nโ€™รฉchoue pas ร  raconter les difficultรฉs dโ€™une hรฉroรฏne sourde ont eu des retombรฉes. Le rรฉsultat, cโ€™est une sรฉrie extraordinaire qui se dรฉvore aisรฉment en plus dโ€™รชtre un excellent matรฉriel dโ€™identification pour des personnes sourdes et malentendantes qui manquent encore de bonnes reprรฉsentations.

Gloutons et Dragons

Poyjo

Peu de sรฉries sont aussi denses que Gloutons et Dragons. Le manga se prรฉsentait ร  l’origine comme un รฉpisodique culinaire dans un donjon fantastique. Un concept dรฉjร  prenant qui en as conquis plus d’un dรจs le dรฉbut mais qui n’a pas suffi ร  son autrice, Ryoko Kui, qui a rapidement installรฉ un dรฉcor incroyable avec une profusion de dรฉtails sur la faune locale, un donjon au fonctionnement mystรฉrieux et des lois tacites qui rendent la survie improbable. Un manga qui a brillรฉ au Japon avec un trailer animรฉ dรจs son 8e tome, qui s’est fait une jolie fanbase en France et s’est terminรฉ l’annรฉe derniรจre avec beaucoup de talent.

A lโ€™adaptation, Miyajima un grand passionnรฉ de lโ€™oeuvre originale a pu tenir les rรชnes convoitรฉs du projet au sein de Trigger. En rรฉsulte une sรฉrie dรฉvouรฉe ร  sublimer lโ€™oeuvre originale tout en ne manquant pas de rappeler rรฉguliรจrement quโ€™ร  Trigger les personnalitรฉs de certains animateurs sont rarement bridรฉes. On retrouve ainsi tout lโ€™appรฉtit du manga dans de jolis montages et des assiettes joliment dessinรฉes. Le passage de lโ€™humour des cases jusquโ€™ร  lโ€™รฉcran est joliment menรฉ pendant que les combats gagnent en grandiloquence. Encore une fois je recommande Yuyucow de Sakugabooru qui n’a pas lรฉsinรฉ et a livrรฉ des coulisses dรฉtaillรฉes de cette production attendue depuis trรจs longtemps. Assez passionnant de voir comment Miyajima a dรฉcidรฉ de la rรฉpartition des chapitres dans chaque รฉpisode pour livrer des ambiances assez uniques chaque semaine.

Il nโ€™y a pas ร  discuter quโ€™avec Frieren, on se trouve avec 2 nouvelles rรฉfรฉrences trรจs diffรฉrentes en termes de fantastique qui vont marquer pour longtemps. Au moment ou jโ€™รฉcris la premiรจre partie de lโ€™adaptation se termine et ce qui paraissait dรฉjร  comme une excellente sรฉrie sโ€™apprรชte ร  devenir encore plus merveilleuse et bordรฉlique. Grรขce ร  tout le travail d’รฉcriture posรฉ en amont, les prochains virages de lโ€™adaptation risquent dโ€™รชtre douloureusement efficaces.

Villainess Level 99: I May Be the Hidden Boss but I’m Not the Demon Lord

Gaeko

Il faut รชtre dโ€™un certain intellect pour apprรฉcier convenablement Villainess Level 99: I May Be the Hidden Boss but I’m Not the Demon Lord, sobrement raccourci en AkuyakuLV99 (รฉlรฉgant). Beaucoup nโ€™y verront quโ€™un รฉniรจme isekai avec une protagoniste surpuissante dans un contexte de simili-RPG saupoudrรฉ ici de cette surcouche dโ€™Otome Game trรจs populaire ces derniรจres annรฉes. Et ils auront tort. Car Yumiella cโ€™est ma nouvelle meilleure pote, soyez prรฉvenus.

Plus sรฉrieusement, AkuyakuLV99 est de ces coups de cล“ur un peu random survenant pas toujours pour les meilleures raisons. Evidemment, il sโ€™agit dโ€™un isekai assez peu original dans son approche et la technique ne rattrape pas spรฉcialement la mise (hormis un chara design que je trouve plutรดt charmant). Mais jโ€™ai bien accrochรฉ ร  la maladresse sociale de sa protagoniste souhaitant prouver aux autres quโ€™elle nโ€™est pas dangereuse en enchaรฎnant les gaffes. ร‡a et une petite romance mignonne sans plus, cโ€™est ร  peu prรจs tout ce que cette sรฉrie a eu ร  mโ€™offrir. Mais visiblement รงa mโ€™a suffit ร  passer un bon moment, omettant avec plaisir son lore maigrichon et un scรฉnario inexistant. Cโ€™est nul mais cโ€™est bien, donc est-ce vraiment nul ? Vous avez 4 heures, mais des fois cโ€™est mieux de ne pas trop rรฉflรฉchir et juste kiffer tranquillement.

‘Tis Time for ยซย Torture,ย ยป Princess

Gaeko

Jโ€™ai dโ€™abord vรฉcu ‘Tis Time for ยซย Torture,ย ยป Princess comme une anomalie. Oh, son premier รฉpisode รฉtait fort convaincant et soulignait dรฉjร  une production over the top dans lโ€™animation comme dans la mise en scรจne. Lโ€™inquiรฉtude venait plutรดt du rythme, car adapter un gag manga dont les chapitres font une petite dizaine de pages dans un format de 25 minutes nโ€™est pas une รฉvidence. Mais comme lโ€™humour de la sรฉrie marchait alors bien sur moi, je continuais en attendant de voir aprรจs combien dโ€™รฉpisodes je me lasserai. Jโ€™ai donc vu le deuxiรจme, puis le troisiรจme, le quatriรจme, et ainsi de suite sans quโ€™une once de lassitude ne se fasse sentir.

Cette diablerie est permise par un formidable travail dโ€™adaptation nโ€™hรฉsitant pas ร  รฉtayer les vannes, notamment grรขce ร  une animation dรฉcidรฉment survitaminรฉe. En rรฉsulte une sรฉrie incroyablement bien rythmรฉe oรน chaque gag sโ€™enchaine ร  merveille, et laissant place ร  lโ€™impatience de voir quelles bรชtises sortiront la prochaine fois. Puis il y a cet humour profondรฉment absurde qui marche juste ร  2000% sur moi. Le ridicule du concept de base, oรน une princesse hรฉroรฏque se fait torturer par la tentation de dรฉlicieux supplices comme savourer une raclette, nโ€™est que la face รฉmergรฉe dโ€™un univers entiรจrement dรฉvouรฉ ร  la comรฉdie. Voir sa cohรฉrence sโ€™รฉroder au fil des รฉpisodes est un vรฉritable rรฉgal et finit de nous embarquer dans lโ€™idรฉe quโ€™on est juste lร  pour voir des idiots faire des trucs amusants. Mon running gag prรฉfรฉrรฉ รฉtant clairement le Roi-Dรฉmon dรฉpeint en personne honnรชte et honorable, mais surtout en vrai pรจre-modรจle attentionnรฉ et bienveillant. Le tout en gardant les attraits de son statut (rire diabolique, ciel menaรงant et chรขteau tรฉnรฉbreux).

Il y a une comparaison รฉvidente avecย Sleepy Princess in the Demon Castleย qui a รฉtรฉ faite ร  de nombreuses reprises, mais je pense que cโ€™est une fausse bonne idรฉe. Malgrรฉ leurs similitudes, la mรฉthode diffรจre.ย Sleepy Princessย garde une cohรฉrence globale ne serait-ce que pour lโ€™รฉlaboration de son lore qui sert un narratif de fond, quandย Torture Princess sacrifie toute logique au service dโ€™une comรฉdie absurde ร  souhait, sโ€™รฉmancipant un maximum des limites narratives pour partir dans une infinitรฉ de dรฉlires possibles. Jโ€™aborde un peu plus longuement cette intelligence dโ€™รฉcriture, notamment de lโ€™ordre donnรฉ dans tout ce bazar, dans maย review sur IGN, si vous souhaitez un complรฉment. Enfin, lโ€™annonce dโ€™emblรฉe dโ€™une saison 2 me ravit, en espรฉrant que lโ€™on garde le panache technique de ce premier court. Vivement le retour de la torture !


Repose en paix Hiver 2024.

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